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Regards croisés : L'avenir en phygital

Dernière mise à jour : 8 juil. 2021




Quelle est votre impression sur la situation actuelle ? Comment sentez-vous les collaborateurs ? Qu’observez-vous ?


Julien :Chacun a vécu la crise d’une façon très différente mais la résilience semble être un élément commun aux réflexions. J’entends en entreprise, tout autant des « pas question de revenir et de reprendre ce rythme dingue, finalement je me suis rendu compte que mon activité ne me plaisait pas je me pose la question de ce que je vais faire maintenant, on peut me forcer à revenir en présentiel ? c’est dur de retrouver un rythme avec le présentiel », que des « l’équipe c’est super important et connecter au bureau j’en ai besoin en revanche à mon rythme ».


Caroline : Désabusés, démotivés, désengagés, inquiets pour la majorité de ceux que je croise. Sans parler de leur santé que ce soit d’un point de vue physique ou psychologique. Une période épuisante pour tous qui laisse les collaborateurs exsangues. Leur seule motivation à revenir au bureau est de voir leurs collègues, le lien social, les relations sont ce qui leur a manqué le plus.


Comment interprétez-vous le manque de motivation à revenir au bureau ?

Caroline : Les collaborateurs ne veulent plus être spectateurs de la stratégie de l’entreprise, ils veulent en être les acteurs, les producteurs, les chefs monteurs… créer de la valeur d’accord, mais pas sans créer du sens.

Après l’année que nous venons tous de traverser, ils ont besoin de reconnaissance, de confiance, ils veulent être un individu intégré au collectif.

Leur rapport au temps (vie professionnelle/vie personnelle) et à l’espace (télétravail/bureau/flexoffice…) a changé. Ils « reviennent » également avec de nouvelles forces, forts de cette expérience et de ce qu’ils en ont retiré pour certains. Fragilisés pour d’autres…

C’est le manque de visibilité offert par la plupart des entreprises quant à ces nouvelles attentes qui les déstabilise et ne les encourage pas à se réengager au sein de celles-ci.


Julien: Il y a probablement plusieurs idées dans la prise de conscience, comme donner la priorité à ce qui fait sens pour les personnes, la famille, les projets de vie personnelle, avoir un meilleur équilibre travail-vie privée, profitez plus des fruits de son travail.

Retrouver du sens et de l’humanité dans les rapports semble être au cœur des attentes des collaborateurs et de leur motivation, une recherche pour comprendre la réelle intention de l’entreprise vis-à-vis d’eux.


Et le « Monde d’Après » ? Comment l’envisagez-vous alors ?


Julien : Aaaah le monde d’après ? concept intéressant …on ne sait pas trop en fait, je préfère me baser sur des éléments factuels. Ce qui est réel c’est que l’on a tous été touchés par une crise violente, imprévisible, inédite et que personne n’avait vécu avant, et dans le monde entier.

Du coup on a tous appris à composer avec le changement et de façon accélérée, il y a quelque chose dans cette crise qui en dit beaucoup sur nos capacités à changer, évoluer collectivement et individuellement et c’est sans doute cela qu’il faut essayer de comprendre.

Pour moi cela passe par privilégier la relation et c’est avant tout enrichir celle que l’on avait avec nos équipes, nos clients, nos proches, nos partenaires autour de nous avant, pour enrichir celle qui seront devant nous.


Caroline : (Sourire… ) Pour ma part, je n’ai jamais adhéré au concept du «Monde d’après» …

Il n’y a qu’à regarder autour de soi, les bouchons à nouveau à Paris, les personnes seules dans leur voiture pour aller au bureau, le chacun pour soi.

Je crois plus à une évolution vers le meilleur du monde actuel, un recentrage sur l’humanisme, la reconnexion à des valeurs plus essentielles, le rapport à sa famille, à l’argent, au bien-être et à la santé qui ont été soumis à rude épreuve ces derniers mois. Un rapport au travail également qui a évolué et n’est plus une fin en soi, la recherche de sens décuplée… Des valeurs exprimées fortement déjà par les générations Y et Z mais qui vont devenir « la » tendance pour toutes les générations de collaborateurs, ce qui va obliger les entreprises à forcer la marche sur la mise en place de politique de QVT, de bien-être, de flexibilité, de confiance… Sans quoi recruter et fidéliser ses collaborateurs risque d’être une gageure avec les coûts cachés inhérents…


Une idée forte à retenir ? Quel enseignement retirez-vous ?

Julien : Je pense à 4 mots clefs qui sont d’ailleurs revenus souvent dans notre conversation : Intention, Bienveillance, Additionner les forces, Confiance

Et qui se sont automatiquement opposés à des attitudes à éviter

Comparer, Juger, Diminuer, Avoir peur de l’autre

Ça conforte le fait que les équipes veulent plus participer aux projets de l’entreprise être plus acteurs plus entrepreneurs dans l’attitude.


Caroline : La capacité d’adaptation de chacun a été lourdement mise à l’épreuve, les remises en cause nombreuses, la sérendipité la règle, la flexibilité et la proactivité leur nouveau quotidien. Après l’action à tout prix, le business avant tout, il est temps de revenir à des valeurs communes et de s’ancrer à nouveau dans les valeurs de l’entreprise.

Revenir à la « normale » mais plus comme avant, car le retour en arrière n’est plus possible. Les entreprises ont un rôle important à jouer en mettant en place une vraie politique RSE, basée sur leur raison d’être qui doit se matérialiser par les valeurs portées par cette crise.


Quelle est d’après vous la 1ère mesure à mettre en place ?


Caroline : Éviter le repli sur soi des collaborateurs qui ont été extrêmement sollicités ces derniers mois : les aider à s’exprimer, exprimer toutes leurs émotions, se sentir écoutés et entendus, capitaliser sur les émotions positives pour en retirer le meilleur et « surfer sur la vague », redéfinir la place de chacun au sein et au service du collectif.


Julien: Même si le focus des entreprises maintenant va être de survivre, rester compétitif, accroitre leurs parts de marché, cela ne se fera pas sans les équipes.La priorité est sans doute de permettre aux employés de s’exprimer, de participer aux projets de l’entreprise, d’être le projet, de retrouver de la liberté et du partage avec les autres membres de l’équipe.

Pour l’entreprise cela va être « en tous cas si elle compte garder ses équipes » de permettre une solution de l’entreprise vers le salarié et pas le contraire.

D’ailleurs une réflexion à faire naitre auprès des équipes sera sans doute « Qu’est-ce que je dois apporter » et pas « Qu’est-ce que l’on doit m’imposer ».


Une proposition ?

Julien : En parlant d’activité sportive Caroline a amené la discussion sur les valeurs et les axes forts qui caractérisent le sport et ce qu’il apporte, au corps bien sûr, mais aussi au mental et ce qu’il permet de créer en équipe.

La souplesse, l’endurance, la vitesse, la force, la coordination, le dépassement de soi, le partage et l’entraide

Je me dis que c’est probablement tout ce à quoi on a dû faire appel pendant la crise non ?

S’il y a bien quelque chose à faire évoluer maintenant c’est la connaissance des personnes qui partagent notre vie professionnelle.

On ne parle pas ici de savoir qui est la personne avec qui je travaille dans sa vie privée même si c’est primordial, mais de comprendre ce qui l’anime, quel est l’environnement qui lui permettra de se révéler telle qu’elle est dans sa singularité, quelles sont ses valeurs et quelles sont ses forces qui, ajoutées aux miennes, feront de nous une équipe plus forte.

Comment on fait ça ?

Julien: Pour les managers qui vont avoir la responsabilité de créer cet environnement, il faudra probablement réfléchir avant tout à l’espace pour récréer la relation, le temps à investir, mais aussi créer des expériences afin de pouvoir provoquer ces changements toujours avec une intention bienveillante, une sorte d’espace où les idées, pensées, émotions sont soutenues et non jugées.


Caroline : Accentuer l’expérience, additionner les forces et les talents, retrouver l’esprit d’équipe, capitaliser sur les singularités,développer l’appartenance au groupe, incarner le collectif, se retrouver autour de valeurs communes, rassurantes, stabilisantes…

Réfléchir aux nouveaux modes et espaces de collaboration…



Dans tous les cas, Une démarche qui doit être préparée et réfléchie dans un environnement propice au partage et au dépassement de soi.

Si vous souhaitez construire et trouver des ressources pour votre cela vous pouvez vous connecter à www.syow.fr/offre




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